Dernier né de la saga de Nihom Falcom, Ys VIII Lacrimosa of Dana marque le retour d’Adol Christin, le jeune héros aux cheveux rouges.

A bord du Lombardie

Votre aventure commence sur le Lombardie, un navire aux allures médiévales sur lequel se trouve entre autre, Adol Christin. La première grosse demi-heure ne sert que de contexte narratif. On y apprend très tôt la mystérieuse légende de l’île de Serein, où quelconque navire s’approche est immédiatement attaqué.

Et c’est ce qui va arriver à l’équipage du Lombardie. Échoué alors sur l’île de Serein, Adol, aidé des naufragés devra à tout prix survivre.

Construis-moi un village

Lacrimosa of Dana arrive à parfaitement intégrer les mécaniques du jeu parmi le scénario. L’une d’elles est la construction d’un village de naufragés. Même si Adol se retrouve seul sur la plage, il va très vite faire la connaissance d’autres rescapés, tous présents à bord du Lombardie avant qu’il ne sombre au fin fond de l’océan.

Sous les ordres du capitaine Barbaros, la construction d’un camp de fortune sera la priorité avant de fuir l’île. Au fur et à mesure que vous trouvez et secourez des naufragés, le village se développe un peu plus, chacun apportant ses propres compétences.

Par exemple, l’une des villageoises, une fois sauvée, vous fabriquera des armures et accessoires, un autre sera désigné comme le médecin et vous concoctera des potions. Les quêtes de type « fedex » nombreuses dans les précédents épisodes (comme Memories of Celceta) prennent tout leur sens ici. Le capitaine vous demandera par exemple de lui rapporter du bois afin de construire des lits, Raksha voudra du tissu pour confectionner des rideaux afin de respecter l’intimité des femmes du village.

Par ailleurs, certains passages encombrés de l’île ne peuvent être débloqués qu’avec un nombre suffisant de personnes. Par exemple, pour déplacer une souche, seules 5 personnes seront nécessaires tandis qu’il en faudra 8 pour retirer un gros éboulement d’un chemin.

Parcourir l’immense île de Serein est donc nécessaire pour progresser et améliorer son village mais ne croyez pas pour autant que cela est ennuyeux.

L’une des autres composantes intéressantes de Lacrimosa of Dana est la défense du village. Il arrivera qu’il soit attaqué par des monstres. Appelées contre-attaques, ces opérations que vous devrez mener pour défendre le village, se dérouleront sous forme de vagues successives. Plus vous avancez dans l’aventure plus le nombre de vagues augmentera.

Durant la contre-attaque, vous (Adol et deux autres compagnons) combattez pour empêcher les bêtes d’atteindre le village. A la fin de chaque vague, un compte-rendu vous indique l’état des leurres disposés sur les lieux de la rencontre et l’état de la barricade, dernier rempart avant d’atteindre votre campement. Vous pouvez également voir le score de l’autre équipe (celle qui est resté protéger l’autre flan du village). Une fois toutes les vagues repoussées avec succès, un rang vous est attribué et détermine la récompense obtenue.

C’est bien foutu et particulièrement prenant, si bien que les développeurs ont eu la brillante idée de permettre de rejouer ces contre-attaques. Vous pouvez donc recommencer indéfiniment dans le but d’obtenir d’autres récompenses mais aussi d’améliorer votre score.

Un gameplay nerveux

Si vous aviez joué à Memories of Celceta, vous ne serez pas dépaysé par les mécaniques de gameplay. Très vite dans l’aventure, Adol sera accompagné par deux autres personnages parmi les cinq que vous rencontrerez. A vous de constituer par la suite votre équipe de trois joueurs qui seront présents à l’écran.

Chaque héros possède son propre panel de compétences mais surtout un type d’attaque permettant de faire plus de dégâts selon le type d’ennemi. Il faut choisir le bon personnage (touche carré) ou attendre qu’il attaque de lui-même pour maximiser les points de dégâts voir aussi permettre dans certains cas d’étourdir l’adversaire.

Au fur et à mesure des niveaux gagnés, chaque personnage apprend de nouvelles techniques pouvant être attribuées à 4 slots différents (R1 + une autre touche). Ces techniques consomment des points de SP mais inflige des dégâts plus importants mais aussi des dégâts de zone.

Enfin vous pouvez toujours esquiver ou vous protéger. Réussir une esquive ou une garde parfaite ralentit le combat (pour l’ennemi seulement) pendant un laps de temps et vous permet d’accroitre vos dégâts : tout est question de timing donc.

test ys viii gameplay 3

Si cela n’était pas suffisant, une super attaque, utilisable une fois qu’une jauge est entièrement remplie, inflige (après une cut-scène vraiment sympa !) de lourds dégâts.

Il est également toujours possible de se soigner en ouvrant l’inventaire. Cela stoppe en plus le combat, ce qui n’est pas négligeable lorsque vos points de vie sont faibles.

On pourrait penser que les combats soient brouillons au premier abord, à cause du grand nombre de possibilités qui s’offrent à vous mais il n’en est rien. La caméra notamment, est judicieusement reculé ou avancé selon où le personnage principal se trouve. Même en cas de ciblage de l’ennemi, il est rare de voir un affichage gênant.

Une réalisation qui fait tâche

La réalisation graphique entache un jeu qui jusque-là faisait un sans-faute. Pour la petite histoire, sachez que la version PS4 est un portage de la version PS Vita. Ce test a été effectué sur PS Vita, les problèmes graphiques sont donc plus importants.

Même si on est parfois émerveillé devant le détail de certaines zones, notre joie s’arrête net une fois que la caméra bouge et laisse entrevoir l’alliasing, vous savez les pixels formant un escalier. A cela vous ajoutez quelques textures grossières qui viennent carrément gâcher le paysage.

Si on peut lui pardonner ces erreurs, c’est uniquement grâce au reste du jeu qui vient grandement relever le niveau.

On notera également des cinématiques façon dessins-animés très réussies mais hélas trop rares.

L’autre gros point faible de Lacrimosa of Dana c’est sa traduction… Et oui, ce n’est pas parce que peu de jeux de la série Ys sont localisés en français, qu’il faut faire n’importe quoi. Je ne sais pas si les traducteurs n’avaient pas assez d’éléments de contexte ou de temps ou tout autre problème qui auraient pu les empêcher de proposer quelque chose de correct, mais les erreurs de traductions, les phrases hors contexte sont légions dans Ys VIII.

Alors certes, on arrive à comprendre la trame générale, qui malheureusement reste très classique, mais on est quand même loin du niveau de Ys Origin (traduit par DotEmu).

Noter que sur PS Vita, le pack linguistique doit être téléchargé, vous pouvez donc faire le choix de jouer en anglais…

Un jeu complet

L’île de Serein offre un terrain de jeu des plus complets. C’est simple, tout est fait pour vous donner l’impression que la quête du 100% s’impose d’elle-même. La protection du village, les quêtes « fedex » qui prennent tout leur sens quand vous les terminez, la pêche, vous feront apprécié les à-côtés de l’histoire principale.

Tout au long de l’histoire, beaucoup de choses tournent autour du village. Ainsi il ne sera pas rare que bon nombre d’actions vous permettent d’augmenter la force de ce dernier mais aussi les affinités que vous avez avec les habitants.

Enfin si vous souhaitez obtenir le trophée platine, vous devrez terminer le jeu à 100%, en plus de devoir le terminer au moins une fois en mode cauchemar, difficulté disponible immédiatement en lançant le jeu si vous ne voulez pas perdre de temps.

Le retour d’Adol Christin !

Éditeur et développeur de la saga depuis le premier épisode, Nihom Falcom nous livre ici un titre prenant, abouti où les différentes composantes du jeu se fondent parfaitement parmi le scénario, qui lui est un tantinet classique.

Envoûtant, on se laisse facilement prendre dans cette nouvelle aventure d’Adol Christin, si bien qu’il est difficile de compter les heures passées à réaliser les différentes quêtes, à essayer de réussir les contre-attaques avec un rang parfait, à améliorer son village.

Bien que la réalisation graphique et technique ne soit pas parfaite (pas mal d’aliasing et de textures grossières), Lacrimosa of Dana renoue avec le genre Action-RPG et J-RPG pour le plus grand plaisir des fans de la saga.

test ys viii conclusion

Les plus :

  • Les mécaniques du jeu parfaitement intégrées dans le scénario
  • Les quêtes « fedex » qui ont enfin un sens
  • Un gameplay nerveux, simple et efficace
  • Le choix des voix (japonaises ou anglaises)
  • Les combats de boss qui demandent un peu de réflexion

Les moins :

  • Aliasing et des textures parfois grossières
  • Une histoire déjà vue
  • Impression d’une traduction effectuée à la va-vite
16/20

3 commentaires approuvés sur cet article

  1. cireza -

    J’ai été assez déçu par le titre en ce qui me concerne, principalement car le feeling n’est plus le même avec la vue de derrière.

    Pour moi Ys c’est un monde que l’on voit du dessus, avec donc des distances et une échelle plus réduites. Un peu comme nos A-RPG de l’époque, comme Landstalker ou Secret of Mana.

    Cette vue de derrière ne fait pas bon ménage avec le gameplay hyper bourrin de la série, car cela amène la nécessité de tourner constamment la caméra pour comprendre ce qu’il se passe. C’est pénible et contre les boss c’est un peu le bordel.

    Bref, je trouve que la série a perdu un peu son identité (côté gameplay) sur ce titre. Évidemment, la marque de fabrique de Falcom est bien là avec ses personnages colorés, ses musiques qui dépotent et sa réalisation à la traine. Ça reste quand même moins honteux que Celceta sur Vita sur la partie technique.

  2. Jean-c -

    Bonjour,

    Oui, je trouve le jeu très bon sur Switch, les graphismes sont bons, bien qu’avec un peu de clipping et du ramage ou l’on voit que le jeu n’atteint pas toujours les 24 FPS syndicaux ni les sacro-saints 60 FPS. Les musiques sont dignes de la saga des YS, Ys Seven étant ma référence… oui, je ne suis malheureusement pas un fan de la première heure. Le gameplay est nerveux et jouer en difficulté INFERNO permet de profiter à fond du jeu avec le system d’esquive et de garde éclair.

    En revanche, gros point noir, la traduction française, des oublis d’espace, des fautes d’orthographe et de syntaxe, des phrases incohérentes et hors contexte, parfois placées dans la bouche du mauvais personnage. Les objets ont des problèmes de nommage. Ca casse vraiment l’immersion.

    Bon jeu, mais avec des défauts gênants…

    1. Imérod admin -

      S’il y a bien une chose qui n’est pas passé, c’est effectivement la traduction du jeu. C’est un point qui a été vivement critiqué à sa sortie. Néanmoins on peut saluer l’effort de traduction, qui reste assez rare pour les jeux de ce développeur.

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