Annoncé lors de la PGW 2017, Erica, le thriller interactif en FMV est désormais disponible. Retrouvez mes impressions dans cet article.

Un jeu en FMV

Erica est la première production du studio londonien, Flavourworks. Depuis son annonce à la PGW 2017, on avait plus aucune nouvelle de ce jeu interactif. Et puis finalement, c’est à la Gamescom en août dernier, que le jeu a été mis à disposition immédiatement sur le PlayStation Store (pas de version physique).

Contrairement à bon nombre de jeux interactifs, Erica est un jeu en FMV (Full Motion Video). En effet toutes les scènes ont été tournées intégralement avec des vrai(e)s acteurs(trices). On pourrait dire qu’il y a environ une dizaine de personnages importants dans le jeu. En revanche l’actrice visible dans le trailer de la PGW 2017 n’a pas été gardé dans le jeu final. C’est désormais Holly Earl qui interprète le rôle d’Erica.

Si en 2017, le jeu a été présenté comme un titre PlayLink, ce n’est plus le cas maintenant. La mention PlayLink a tout simplement disparu du jeu et des différents trailers. En revanche, vous pouvez jouer avec une application dédiée, ou avec le pavé tactile de la DualShock. J’ai trouvé néanmoins que c’était moins évident avec la manette car la surface du pavé tactile est plus petite que mon téléphone.

Un peu de tactile et c’est tout !

Erica est très simple dans son gameplay. Comme dit précédemment on peut soit jouer avec une application soit via le touchpad de la DualShock. Les développeurs conseillent toutefois l’utilisation de l’application (via l’écran titre) pour une meilleur expérience. Et je me joins a leur avis. Le touchpad de la manette est trop petit pour jouer correctement. En revanche, hormis ce côté tactile, la companion app n’apporte absolument rien d’autre…

Il y a plusieurs types d’interactions. Certaines sont limitées, d’autres non. Comprenez par là, que vous avez tout le temps nécessaire pour réaliser l’action. En général il s’agit d’interactions où seul un unique choix est possible. Pour les actions à choix multiple, sachez que le silence est toujours une option. Vous pouvez tout simplement attendre que le temps s’écoute et ne prendre aucune décision.

Lorsque le joueur doit choisir une des réponses possibles, le temps qui s’écoule est visible sur les réponses elles-même. Au début ce n’est pas évident à visualiser. D’autant que je ne comprends pas pourquoi il n’a pas été choisi ici de mettre une barre d’écoulement en bas à droite comme lorsque plusieurs actions sont proposées. Lorsque votre choix est fait, il vous suffit de déplacer un curseur dessus. D’autres actions, comme l’ouverture de porte, se font en faisant glisser son doigt dans une direction.

Sans transitions…

L’affichage des interactions possibles et des réponses à sélectionner se fait avec une incroyable fluidité. La transition entre les scènes jouées et le moment où le joueur doit intervenir se fait sans à-coups. On est vraiment immergé dans le jeu si bien que la (première) partie passe incroyablement vite. J’ai mis un peu plus d’une heure et demie pour en venir à bout. Paradoxalement j’ai trouvé que le jeu manquait beaucoup de rythme. Parfois les scènes se déroulent et on ne comprend pas ce qui les lie. Surtout qu’émotionnellement une scène peut mal se terminer alors que la suivante peut bien commencer. C’est assez déroutant surtout quand à peine quelques minutes (scénaristiquement parlant) se sont écoulées.

Au terme de ma première partie, je n’ai pas su dire si mes choix étaient les bons ou non. J’ai posé le téléphone et je me suis mis à réfléchir aux actions que j’avais fait. Ai-je eu raison ? ou bien tort ? Mes choix étaient-ils cohérent ? On a envie de rejouer pour explorer les autres possibilités. Malheureusement après plusieurs parties, on se rend compte, que certaines trames reviennent sans cesse, peu importe nos choix. Et que dire des « multiples fins ». Sur les 6 fins recensées par Flavourworks, pour un trophée, seul 3 apportent réellement des changements.

C’est assez frustrant par ailleurs de devoir recommencer une partie entière pour prendre d’autres chemins. En effet il n’y aucune sélection de chapitres. De plus tous les trophées s’obtiennent en fin de partie, si on a loupé quelque chose en cours de route, il faut tout recommencer.

Un background réussi ?

Bien que j’ai trouvé que le jeu manquait de rythme général, l’ambiance est excellente. Holly Earl joue à merveille son personnage. On la sent impliqué dans son rôle, et pour le coup c’est vraiment réussi. Les scènes de pleurs à celles d’agacement en passant par des phases d’incompréhensions sont parfaitement jouées ! En revanche j’ai trouvé que les autres personnages manquaient cruellement de charisme et de profondeur. On ne sait presque rien d’eux…

Le compositeur Austin Wintory (à qui l’on doit notamment des jeux comme The Banner Saga 3, FlOw, Journey ou bien encore Assassin’s Creed Syndicate) a composé une bande son correcte mais en légère demie-teinte. Le thème principal est assez mélancolique, tandis que les autres morceaux passent presque inaperçu lorsque l’on joue… Dommage.

Même si le jeu emprunte quelques codes classiques aux thrillers mais qui font mouche : lumière qui vacille, personnages louches, discutions douteuses, objets et documents mystérieux, sons étranges. Bref ça marche !

Le doublage français est d’excellente facture et la synchronisation labiale n’a rien à envier aux plus grands films. J’ai trouvé que ça collait parfaitement ! J’ai aussi joué en VO car j’ai toujours eu un faible pour les voix d’origines qui sont systématiquement meilleures (de part le casting initial).

Du 7ème art ?

Si les jeux en FMV se font de plus en plus rare aujourd’hui, surtout sur consoles de salon (c’était quand même plus fréquent sur PC), Erica m’a beaucoup plu… du moins globalement au début. Au bout de 6 parties (au minimum nécessaire pour l’obtention du platine) j’étais un peu lassé de rejouer sans cesse les mêmes scènes.

C’est bien normal et après tout rien ne m’oblige à rejouer pour les trophées. Mais mon envie initiale était de voir les embranchements possibles. Je me suis vite rendu compte qu’il n’y a pas tant de chemins que ça. Les scènes deviennent redondantes au possible et pire encore, on a l’impression que certaines réponses n’ont tout simplement aucune influence sur le reste.

Toutefois, Erica se démarque par une atmosphère assez troublante et un jeu d’acteur de qualité malgré des personnages peu approfondis. Son faible prix (9.99€) pourrait justifier qu’on passe à la caisse surtout si vous êtes fans de ce type de jeu.

test erica conclusion

Les plus :

  • L’ambiance
  • Le jeu d’acteur
  • Une bonne synchronisation labiale
  • Le choix des langues
  • Fluide dans les transitions

Les moins :

  • L’absence de rythme
  • L’impression d’avoir des scènes non liées
  • Trop court
  • Pas de sélection de chapitres
  • Personnages peu approfondis
12/20

2 commentaires approuvés sur cet article

  1. Krys-Redfield -

    Très bon test et je suis d’accord avec tes dires. J’ai pas accroché à l’histoire mais l’idée de départ était bonne. Il y a encore du travail avant d’arriver à quelque chose de vraiment accrocheur et surtout ou l’ont ressent une émotion, ici j’ai traversé le jeu sans jamais être entré dedans.

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