Je vous livre ici mes impressions sur Sherlock Holmes The Devil’s Daughter, la dernière aventure du détective le plus connu de Londres.

Merci à l’éditeur de m’avoir fourni une copie de jeu pour réaliser ce test.

« La logique me sauve de l’ennui »

Le retour de Sherlock Holmes
Il aura fallu attendre à peine un an et demi pour retrouver le détective le plus célèbre de Londres. Comme pour le précédent volet, Crimes and Punishments, c’est le studio de développement Frogwares qui est aux commandes. L’équipe de BigBen Interactive se charge quant à elle de distribuer le jeu, remplaçant ainsi Focus Home Interactive.

N’ayant aucune enquête à se mettre sous la dent, le détective Sherlock Holmes s’ennuie dans son appartement du 221B Baker Street. Mais l’arrivée inattendue de sa fille adoptive Kate va tout bouleverser. Cette visite sera le point de départ du scénario principal de The Devil’s Daughter. Le jeu est découpé en cinq enquêtes mais les quatre premières n’ont que très peu de lien avec la trame de fond ce qui en soi est vraiment dommage car on ne sait pas vraiment ce qui va se passer avant la dernière enquête. Cette dernière d’ailleurs est beaucoup plus haletante et dynamique que les précédentes.

« On a dit que le génie n’est qu’une longue patience »

Jouer avec Wiggins
Si vous aviez mis la main sur l’excellent Crimes and Punishments, vous ne serez pas dépaysé. Frogwares a brillamment renouvelé son catalogue d’énigmes en gardant les procédés qui ont fait le succès des précédents épisodes. De plus, le studio a su proposé quelques modifications qui ne sont pas désagréables et qui permettent de pousser la réflexion un peu plus loin.

C’est le cas notamment lors de l’observation des personnages. Dans Crimes and Punishments il suffisait de parcourir du regard la personne concernée (touche ou ) et s’arrêter sur des endroits clés pour l’analyser.

Dans The Devil’s Daughter vous devrez parfois choisir entre deux déductions. Ainsi, à vous de décider si une personne ayant les yeux rouges signifie qu’elle est malade ou si cela signifie seulement qu’elle vient de pleurer. Ce choix vous permet de définir des portraits plus ou moins précis. En validant votre analyse (touche ) vous saurez immédiatement si vous avez réalisé une analyse complète ou imprécise. Attention, il est impossible par la suite de revenir sur les déductions faites (à moins de recharger la partie). En mode « Détective Expert », vous n’aurez que 5 secondes (en mode ralenti toutefois, ce qui représente environ 30 secondes réelles) pour trouver le portrait complet du personnage.

Mais ce n’est pas la seule nouveauté introduite dans The Devil’s Daughter. Hormis le fait que vous devez contrôler une nouvelle fois le chien de Sherlock Holmes, Toby, Frogwares a jugé intéressant, durant une partie de la première enquête, de nous faire contrôler Wiggins, le garçon des rues. Une fois n’est pas coutume le jeune homme aide Sherlock durant son affaire. Dans ce cas précis, vous devez prendre en filature un suspect dans le collimateur du détective. Seulement voilà, cette mission traine vraiment en longueur, laissant de côté la réflexion, c’est à dire le point qui nous intéresse le plus dans ce genre de jeu.

Une énigme assez difficile
Mais cela ne serait pas gênant si c’était un cas çà part. En effet, et sans vous en dire plus, le studio a réitéré son erreur plus loin dans cette même enquête… Ces deux phases sont trop longues et sans réel intérêt. Heureusement que le jeu gagne en intensité et en réflexion par la suite.

Comme toujours, il faudra analyser certaines preuves via les outils présents sur le bureau du détective (et qui fait office de laboratoire), rechercher des documents dans les archives de la bibliothèque, reconstruire certaines séquences dans le bon ordre, etc. Mais Frogwares a également introduit de nouveaux mécanismes. Par exemple afin que Sherlock puisse écouter les conversations de certaines personnes il faudra bouger deux curseurs correspondant aux joysticks gauche et droit dans un même cercle, sachant que ces curseurs bougent à l’écran. Cette nouveauté est la bienvenue… du moins au début car il faut avouer qu’elle est un peu trop utilisée.

Enfin comme toujours si vous butez sur certaines énigmes, portraits de personnages ou phases de gameplay, vous pouvez écourter le mini-jeu en appuyant sur le touchpad. C’est sans intérêt à moins de vraiment s’être attardé trop longtemps sur un puzzle ou dans le cas où vous souhaiteriez rejouer les enquêtes (une fois le jeu terminé donc).

« Vous voyez, et vous n’observez pas »

Les talents du détective
La grande force du détective est de trouver et de déduire certains éléments que les autres ne voient pas. Ainsi pour l’y aider, ses deux grandes capacités, utilisables avec les touches touche et , font leur grand retours.

Si vous activez la première, vous serez capable de reconstituer des scènes sans même y avoir participé. Pour la seconde, Sherlock Holmes pourra déceler certains éléments que d’autres n’auraient pas vu. Comme dans Crimes and Punishments, une série de phrases apparaît afin de montrer le cheminement logique qui l’a conduit à trouver tel ou tel indice. On regrettera toutefois que le jeu soit encore une fois un peu dirigiste et nous indique quand il faut utiliser l’une ou l’autre.

Une fois un nombre suffisant de preuves et d’indices réuni, vous pouvez réaliser des déductions dans le menu associé. Ainsi en combinant deux éléments, Holmes est capable d’en tirer plusieurs conclusions. C’est ensuite à vous de choisir les bonnes pour désigner un coupable. Une fois celui-ci désigné et appréhendé, vous pouvez vérifier votre conclusion et modifier votre choix. Cela permet dans un premier temps de voir si vous avez trouvé tous les indices de cette enquête et dans un second temps de voir d’autres fins possibles.

« Nos idées doivent être aussi vastes que la nature pour pouvoir en rendre compte »

Watson a subi un lifting
Frogwares l’avait promis lors de la Paris Games Week 2015, Sherlock Holmes The Devil’s Daughter bénéficie de nouveaux environnements et d’une nouvelle modélisation pour ceux existant déjà. C’est ainsi le cas de l’appartement de Sherlock Holmes qui a subi un lifting au niveau des textures et des jeux de lumières sans pour autant changer l’emplacement des différents objets ni même changer la décoration.

La grande nouveauté réside dans le fait que vous pouvez totalement vous déplacer à pied pour rejoindre un endroit au lieu de simplement utiliser le déplacement « rapide » via la carte. Ainsi et contrairement au volet précédent, si vous sortez de l’appartement de Sherlock, vous pourrez descendre dans la rue et parcourir quelques quartiers de Londres.

Les environnements sont plus vastes et permettent donc une plus grande liberté de mouvement. Le jeu est d’autant plus immersif que vous pouvez discuter avec les passants, frapper aux portes, etc. Toutefois l’ensemble est assez dirigiste et tous les quartiers de Londres n’ont pas été modélisés. On notera l’effort fourni par Frogwares pour nous proposer des rues de l’époque même si l’essentiel de la beauté graphique repose sur les éclairages et jeux de lumière.

Le jeu d'acteurs
Coté personnages, les deux protagonistes principaux à savoir Sherlock Holmes et son acolyte Watson ont également subi un lifting. Le détective gagne en maturité, ses traits de visages sont plus fins et on arrive mieux à cerner les différentes émotions qu’il dégage. Quant au docteur Watson, il a rajeuni d’une bonne quinzaine d’années. En effet Crimes and Punishments nous proposait un Watson plus posé, plus vieux. Ici on pourrait penser que Watson est l’égal de Sherlock, un tantinet plus sérieux toutefois.

Vos enquêtes vous conduiront également à rencontrer certains personnages bien connus des fans de la série comme Wiggins ou encore le commissaire Lestrade.

Comme son prédécesseur le jeu est entièrement doublé en français. Même si la synchronisation labiale n’est pas toujours au rendez-vous, le jeu d’acteur est plutôt correct. On notera que parfois le dialogue des personnages est couvert par les bruits des alentours. C’est le cas notamment lors de la discussion entre Sherlock et sa voisine sur le balcon. Heureusement que le son de chaque élément (bruit, dialogues, musique) peut être modifié dans les options.

« Rien n’est petit pour un grand esprit. »

Une durée de vie correcte
J’ai personnellement terminé le jeu en un peu plus de 16 heures, sans passer aucune énigme ni quoique soit. The Devil’s Daughter propose donc une bonne durée de vie.

En revanche même si l’on peut rejouer les enquêtes une fois le jeu fini, de même que l’on peut commencer une nouvelle partie (pour changer la difficulté par exemple), cela représente un intérêt minime à moins de chercher à obtenir tous les trophées.

D’ailleurs à ce sujet, la liste n’est pas encore disponible et j’ai pour ma part obtenu pas mal de trophées. Pour autant je ne connais pas ceux qu’il me manque mais je dirais que la plupart s’obtienne normalement en résolvant les énigmes et en essayant d’appréhender le bon coupable à chaque fois.

« Là où il n’y a pas d’imagination, il n’y a pas d’horreur »

impressions sur Sherlock Holmes The Devil's Daughter
Dans The Devil’s Daughter, Frogwares a conservé les mécaniques de jeu qui ont fait le succès des précédents épisodes tout en apportant une touche de modernité et de réflexion supplémentaire.

Les environnements plus grands et plus vastes sans pour autant être un monde ouvert, nous permettent une plus grande liberté d’action même si au final le jeu reste assez dirigiste dans sa globalité. Les énigmes toujours aussi variées mettront vos méninges à rude épreuve. Je regrette toutefois que la trame de fond (la relation de Sherlock et de Kate) ne soit pas plus développée et qu’au final les quatre premières enquêtes que le détective mène n’ont que très peu de liens avec cela.

The Devil’s Daughter reste néanmoins un excellent titre pour les fans du genre. Les efforts réalisés sur la modélisation des personnages et sur l’éclairage montre la volonté du studio a proposé encore et toujours un jeu fidèle à l’univers de Sir Arthur Conan Doyle et plus mature.

Les plus :

  • Deux niveaux de difficulté proposés
  • Des énigmes intéressantes
  • Observer les personnages et découvrir leur portrait
  • Un carnet fort utile
  • Un doublage très correct
  • Des jeux de lumières bien travaillés

Les moins :

  • Une trame de fond peu développée
  • Des enquêtes qui n’ont que très peu de liens avec la trame principale
  • Il faut attendre la dernière enquête pour que le jeu soit enfin haletant
  • Un jeu un peu trop dirigiste
  • Des phases de gameplay trop longues et inintéressantes

Note : les titres de paragraphres sont des citations célèbres de Sherlock Holmes. Déplacez votre curseur sur ceux-ci pour découvrir de quelle enquête ils sont tirés.

16/20

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