C’est Sumo Digital (Split/Second : Velocity, Sonic & All-Stars Racing : Transformed etc.) qui a pris les rennes du développement de ce premier épisode sur PlayStation 4.

Sackboy revient

A part un bref passage sur les téléphones portables (Run SackBoy ! Run !) et une réédition de la version Vita (PS Vita Marvel Super Hero Edition) en novembre dernier, cela faisait depuis septembre 2012 que nous n’avions pas eu le droit à un épisode complet de LittleBigPlanet. Créé initialement par Media Molecule, la licence revient aujourd’hui sur PlayStation 3 et 4 avec pour développeur, Sumo Digital. Dès lors on est en droit de se demander si cette nouvelle équipe a repris correctement le flambeau ? Le jeu ne souffre-t-il pas d’une certaine répétitivité ? Qu’en est-il des nombreux problèmes de mode coopératif des précédentes éditions ? Je vous apporte quelques éléments de réponse.

3 nouveaux personnages pour 3 fois plus de plaisir

Newton manipulé

Comme pour tout jeu de la licence, cet épisode a le droit à une histoire se basant sur la créativité du monde de LittleBigPlanet. Encore une fois Sackboy se retrouve au mauvais endroit, au mauvais moment. De par sa nature sympathique et naïve, il suit le gentil Newton qui sera vite manipulé par trois légendaires titans. Cette fois-ci notre cher Sackboy ne sera pas seul et trois nouveaux personnages viendront lui prêter main forte, chacun apportant une touche de gameplay différent. Vous l’aurez donc vite compris : 3 titans, 3 nouveaux personnages… On voit vite comment ils seront introduits dans le jeu.

Même si l’histoire un peu banale est prévisible, elle reste cohérente et bien ficelée. Il faut bien l’avouer cependant, ce n’est pas ce qui est intéressant dans ce nouvel épisode. Les fans attendaient un renouveau de la licence, de nouvelles possibilités de gameplay, de nouveaux décors (ça c’est normal j’ai envie de dire) et on peut dire qu’ils ont étaient servis.

Nos trois nouveaux héros

3 nouveaux héros accompagnent Sackboy

A travers un prologue et trois livres, sont présentés les trois nouveaux héros : Oddsock, Toggle et Swoop. Le premier, qui ressemble à un animal à 4 pattes (un chien pour ne nommer que lui) possède la faculté de sauter et rebondir contre les murs. Il peut également glisser sur les murs d’un plan à un autre. Oddsock est un personnage vraiment très rapide et les connaisseurs de la licence reconnaîtront ses compétences de saut que l’on pouvait déjà utiliser dans les précédents épisodes avec un accessoire (la rapidité en moins). En revanche cette vélocitée, couplée avec des décors peu adaptés ne font parfois pas bon ménage. Il n’est pas rare ainsi de voir Oddsock mourir bêtement.

Toggle est le second personnage que vous pourrez incarner. Il peut prendre deux apparences. Le gros Toggle est un balourd ayant du mal à se déplacer mais dont le poids vous sera utile pour catapulter des objets, faire descendre des plateformes, casser des objets. Son poids le fait également couler au fond de l’eau. Une simple pression sur une touche et le grand Toggle se transformera en petit Toggle qui lui est beaucoup plus rapide. Petit Toggle flotte au dessus de l’eau et est léger comme une plume. Sa taille lui permet également de se faufiler dans des passages étroits. Bien évidemment, même si au début vous avez le temps de faire le changement entre l’un et l’autre pour progresser dans les niveaux, le jeu gagnera en intensité et certaines actions limitées dans le temps feront monter la pression et parfois même la sensation de frustration. J’ai personnellement trouvé que certains passages étaient plus difficiles avec ce personnage qu’avec les deux autres.

Le grand et petit Toggle

Quant au dernier personnage, il s’agit de Swoop, un oiseau. Même si le fait de voler ne relève pas d’un gameplay totalement nouveau (jetpack dans les précédents épisodes de la licence), cet ajout est le bienvenu et permet d’exploiter au maximum la verticalité des décors et environnements proposés. Les différentes phases de jeu avec ce personnage sont tout aussi excellentes que les autres : ramasser des objets pour les mettre dans des endroits spécifiques, s’engouffrer dans des tornades pour aller plus vite, etc. Pour rendre certains passages encore plus délicats pour Swoop, les développeurs ont ajouté certains éléments qui produisent du vent. Ces bourrasques rendent donc difficiles la progression mais ajoute encore plus une touche d’originalité au gameplay.

Toutefois malgré tous ces nouveautés, les joueurs noteront beaucoup de similitudes au fil des niveaux et de redondance dans le type d’épreuves et énigmes à résoudre. On sent que ces nouvelles capacités auraient pu être mieux exploitées et plus approfondies. J’ai pour ma part eu l’impression que certains niveaux n’étaient pas terminés surtout lorsque le tableau final apparaissait.

Une recette améliorée

Sumo Digital a bien entendu garder les ingrédients de la bonne recette des précédents épisodes en améliorant quand même certains points. Désormais tous les niveaux peuvent être construits sur 16 plans différents. Cela ajoute de la profondeur même si l’on sent que c’est encore une fois mal exploité. En effet dans un niveau, seuls deux ou trois plans sont en réalité exploités. On peut ainsi passer du premier plan au quatrième puis au dixième sans que les autres ne soient réellement utilisés. Des phases de speedrun sur 6 ou 7 plans avec par exemple le grand et petit Toggle aurait pu ajouté une touche encore plus dynamique.

La création de niveau

Bien entendu lors de la création de niveaux, vous pouvez si vous le souhaitez exploiter tous ces plans. Les créateurs en herbe pourront donc laisser libre cours à leur imagination en proposant de nouveaux mondes ou en récupérant leurs anciens, nouvelle option disponible dans LittleBigPlanet 3. Petite parenthèse, les joueurs pourront même récupérer les costumes achetés dans les précédentes versions, un excellent point pour ce jeu même si ce genre d’options devraient être natives dans une licence comme celle-ci.

L’imagination et la créativité sont les deux leitmotiv de cette licence et malheureusement on sent que Sumo Digital repose un peu trop sur ces éléments en se reposant un peu trop sur la communauté de joueurs pour proposer de nouveaux niveaux. Certaines créations communautaires n’ont rien à envier aux niveaux de base.

Concernant le mode création, beaucoup d’éléments ont été ajoutés, d’autres ont été modifiés. Il existe même deux livres intitulé l’Académie du Popit qui vous explique comment utiliser les objets des plus simples au plus complexes.

Les connaisseurs n’en auront pas besoin sauf s’ils collectionnent les trophées. A noter qu’il y a toujours certains trophées concernant le mode création mais il reste très facile à obtenir et ne dépendent pas vraiment de la communauté. En revanche l’un d’eux demandent de finir le jeu à deux ou plus et en tentant de le réaliser on constate que certains bugs persistent au fil des licences.

Toujours les mêmes problèmes

Il y a selon moi deux gros problèmes majeurs dans cette licence. Le premier que l’on peut même considérer comme une maladresse est d’avoir mis au fil des licences des trophées sur la création de niveaux et sur l’utilisation du mode créer en général. Certes, beaucoup de joueurs se moquent des trophées mais beaucoup également (plus que ce que l’on croit) s’y intéressent. La conséquence fut de voir s’empiler une tonne de niveaux vide, servant uniquement pour les trophées (souvenez les Heart 4 Heart ou H4H). La communauté est donc devenu un dépotoir de niveaux nuls, incohérents et pour certains ne pouvant même pas être terminés avec des commentaires « H4H » ou « please rate my level », etc. Heureusement que certains sortent du lot et qu’ils sont bien classés. On pourrait dire que ce problème a été résolu dans LBP3 en minimisant ce genre de trophées. La communauté n’en reste pas moins polluée.

La rapidité d'Oddsock peut entraîner des bugs

Le second problème qui lui est persistant à travers tous les épisodes et toutes les plateformes est le jeu en réseau. Il est impossible parfois de rejoindre un joueur (il n’apparaît pas dans la liste des joueurs connectés au jeu dans le menu correspondant). Quand finalement une partie commence, il peut survenir des problèmes de connexion en plein niveau, à la fin ou même au début si bien que chaque sackboy retourne dans son pod respectif et qu’il faut à nouveau se rejoindre (si possible, voir le précédent problème). Ce point là est vraiment énervant et j’ai du mal à comprendre après autant d’épisodes sur cette licence, que ce problème soit toujours d’actualité.

Je vais même jusqu’à dire que c’est inadmissible. Comment peut-on ne pas faire des tests de charge plus poussés ? Comment peut-on délivrer un produit comme celui-ci sur le marché, bourré de bugs et donnant l’impression qu’aucun effort n’a été mis sur les tests ?

J’ajouterai également un troisième problème apparu avec cet épisode. Comme je l’ai expliqué il peut y avoir plus de plan dans un niveau, 16 pour être exact. Le fait de passer rapidement d’un plan à un autre peut engendrer des problèmes. Mon sackboy s’est retrouvé plus d’une fois coincé dans le décor. La mort (pouvant être demandée via le popit) devient alors la seule issue possible. Une fois aussi, il m’était impossible d’avancer, coincé dans le décor. En martelant les touches de la manette je suis arrivé directement à la fin du niveau en passant à travers tous les décors…

Et le reste alors ?

Les graphismes sont identiques aux précédents épisodes, c’est joli, coloré sans être transcendant non plus. On ne passe pas des heures à les contempler mais plus la manière dont sont réalisés les niveaux afin de trouver rapidement la sortie. Cela est encore plus vrai quand le temps est limité.

Le monde très coloré

Les musiques sont toujours assez sympathiques à entendre. Les bruitages quant à eux sont identiques aux précédents épisodes : les bruits d’explosion, celui du sackboy qui reste coincé ou qui tombe dans les pics, le son de l’alarme nous signalant qu’il ne nous reste qu’une seule vie etc. Le scénario étant toujours raconté par Michel Elias (Stephen Fry dans la version originale), ce qui, je trouve personnellement est un bon point.

Comme ces prédécesseurs, LittleBigPlanet comporte quelques niveaux « défis ». Ici ces niveaux s’appellent des quêtes et vous devrez les réaliser seul, ou à plusieurs.

Du bon et du moins bon

LittleBigPlanet 3 propose bon nombre de nouveautés notamment au niveau du gameplay avec l’arrivée de nouveaux problèmes. Toutefois cet épisode souffre d’une certaine répétitivité et d’un manque cruel de finition. Les bugs réseaux toujours présents n’aidant en rien malgré les patchs correctifs ici et là. Cela reste cependant un bon divertissement, amusant, drôle et animé, seul ou à plusieurs (en local uniquement).

Les plus :

  • Les nouvelles aventures de Sackboy
  • 3 autres aventuriers au gameplay intéressant
  • L’histoire toujours farfelue
  • Les niveaux sympas
  • Le mode Académie du popit
  • Un éditeur de niveau hyper puissant

Les moins :

  • Impossibilité de jouer en mode coopération sans aucun lag, c’est rageant
  • Pas de trophées pour ramasser toutes les bulles du jeu
  • Impossibilité de faire certains défis en étant seul
11/20

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