Découvrez mon test de The Sinking City, le dernier jeu d’enquêtes du studio Frogwares, se déroulant dans l’univers de Lovecraft.

Un habitué des énigmes

Si vous ne connaissez pas Frogwares, sachez que le studio a proposé de nombreux jeux mettant en scène le célèbre Sherlock Holmes. Je vous invite d’ailleurs à lire mon test de The Devil’s Daughter que j’avais beaucoup apprécié.

The Sinking City ne change pas la donne, puisqu’il s’agit là aussi d’un jeu d’enquêtes. Et de la bouche de Frogwares celui-ci s’inspire fortement du détective londonien. Toutefois celui-ci se déroule dans l’univers de Lovecraft, très en vogue en ce moment (Call of Cthulhu, Tesla vs Lovecraft, etc.), Vous incarnez Charles Reed, vétéran de la première guerre mondiale.

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Reconverti depuis en détective privé, Charles Reed est pris d’étranges visions qui le conduisent dans la ville d’Oakmont. Dès son arrivée, il constate que des habitants aussi ces étranges hallucinations, depuis que la ville a été mystérieusement inondée.

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Votre objectif est simple : Vous devrez résoudre le mystère d’Oakmont et trouver d’où proviennent ces terribles visions.

Au cœur de l’enquête

L’histoire se déroule dans la ville « open world » d’Oakmont. Ainsi, vous êtes libre de vous déplacer où bon vous semble. Contrairement aux jeux Sherlock Holmes, The Sinking City n’est pas du tout dirigiste et vous laisse le choix de chercher comment résoudre les différentes enquêtes.

Vous devrez donc discuter avec les différents villageois et protagonistes du jeu pour terminer les neuf affaires principales du jeu. Vous récolterez ainsi plusieurs indices qui vous permettront d’avancer. Ces preuves seront ensuite notées dans votre carnet, accessibles depuis le menu du jeu.

Si vous ne trouvez pas l’information auprès des habitants d’Oakmont, vous pourrez toujours vous diriger vers les différentes archives de la ville : police, hôpital, bibliothèque, université, etc. Les archives fonctionnent de la manière suivante : vous sélectionnez un document de base et plusieurs critères de recherche.

Dans les niveaux de difficulté le plus bas, les documents qui peuvent faire l’objet d’une recherche dans les archives, sont indiqués. Dès le début du jeu, vous pouvez choisir à la fois la difficulté des combats et la difficulté des énigmes. Au niveau de difficulté le plus haut, le jeu ne vous indiquera pas par exemple si vous avez trouvé tous les indices d’une zone.

Sixième sens

Au fur et à mesure de vos enquêtes vous trouverez des preuves-clés, directement stockées dans « le palais de la mémoire ». Dans celui-ci, vous pourrez combiner plusieurs preuves entre elles pour réaliser des déductions. Parfois plusieurs choix s’offrent à vous. Ainsi, par exemple, à la fin d’une enquête vous pouvez très bien aider ou non une personne. On appréciera d’avoir ces différents choix qui ont un impact sur l’histoire (et aussi les trophées à obtenir).

En revanche, la combinaison d’indices est trop dirigiste. Si vous combinez mal deux éléments, ils deviennent rouges et ne pourront plus être associés par la suite. Contrairement aux Sherlock Holmes où il était possible d’arrêter le mauvais coupable, dans The Sinking City, vous serez plus confrontés à des choix moraux. C’est vous qui jugez !

Durant ses investigations, Charles Reed pourra utiliser son sixième sens, appelé aussi « œil de l’esprit ». Celui-ci lui permet de trouver des preuves en « voyant » des événements du passé. Une fois que vous avez trouvé suffisamment de preuves dans une zone, une faille de reconstitution apparaît. Il faudra alors reconstituer une scène en sélectionnant dans l’ordre les différents événements. Leur utilisation est primordiale.

Du (love)crafting !

Comparé aux deux dernières aventures de Sherlock Holmes (PS4), The Sinking City propose des scènes de combat. Alors, fausse bonne idée ?

Vous débutez votre aventure avec un simple revolver. Mais résoudre des enquêtes et aider la population locale vous permettra d’obtenir d’autres armes comme le fusil à pompe ou encore le fusil de chasse. Et ce n’est pas tout, puisque vous serez en mesure par la suite de poser des pièges ou encore jeter des bombes. Et bien sûr, vous trouverez durant votre aventure, tous un tas de ressources qui vous permettront de confectionner des munitions, des trousses de soins, des pièges etc.

Vous aurez besoin de vos armes, à un moment ou à un autre. En effet la ville d’Oakmont est peuplée de créatures appelées les malbêtes. Elles sont apparues avec l’inondation. A noter qu’on regrettera la faible variété du bestiaire.

Si sur le papier, les combats sont une bonne idée, une mauvaise réalisation technique les rend vraiment difficile et agaçant au possible. Les déplacements de Charles sont trop rigides et la hitbox (pixel d’impact de l’ennemi) infâme. On passe notre plus grand temps à gaspiller nos munitions. Même en ayant choisi la difficulté de combat la moins élevé, les combats sont « difficiles ». Et que dire de ceux contre des humains qui vous abattront en deux trois coups de fusil. En revanche l’idée d’avoir ajouter quelques boss est la bienvenue.

Enfin, le mode discrétion (en étant accroupi) ne fonctionne en rien. Vous êtes immédiatement repéré par vos ennemis. Heureusement il reste deux trois bonnes idées. Premièrement si vous mourrez, vous réapparaissez non loin, avec des armes plus ou moins rechargées. Ensuite, les ennemis déjà tués n’apparaissent plus. Enfin, en plein combat, la sélection des armes, trousses de soin ou piège, via une roue des armes, ralentit le temps.

Quel talent !

Au fur et à mesure de vos enquêtes, vous récoltez des points d’expérience pour améliorer l’un des trois arbres de compétences disponibles : résistance du héros (vert), augmentation de l’inventaire (jaune), amélioration du combat (rouge). Tous les 1000 points d’expérience acquis, vous gagnez un point de connaissance à dépenser.

Et je vous conseille d’obtenir rapidement les compétences qui vous permettent de gagner plus d’expérience à la fin de vos enquêtes pour progresser encore plus vite (arbre rouge de combat). L’arbre jaune de vigueur permet également d’accumuler plus d’exemplaires de chaque ressource. De quoi ne jamais tomber en panne pendant vos combat. Enfin l’arbre vert augmente votre résistance : jauge de santé et de résistance à la folie.

Avec cette dernière, The Sinking City propose ici un concept intéressant. En effet, rencontrez des monstres, ou en apprendre plus sur vos visions, pourra faire considérablement baisse votre jauge de résistance à la folie. Si elle est trop faible, vous serez empreint de vissions (qui apparaîtront à l’écran). Des malbêtes viendront vous attaquer et votre jauge de santé diminuera.

Sur le papier c’est intéressant même si au final cela ne m’a pas plus gêné que ça… Car il suffit de prendre une dose antipsychotique pour faire monter la jauge.

Une tension pesante

S’il y a bien une chose que l’on ressent immédiatement en jouant à The Sinking City, c’est la tension qui pèse sur la ville d’Oakmont. Sombre et lugubre, on sent qu’un soin particulier a été apporté à cette ambiance. Sans savoir comment, les nombreux bugs graphiques (clipping et aliasing) ainsi que les ralentissements, ne viennent pas plus que ça casser cette ambiance.

Tout au long de mon périple à travers cette ville inondée, j’ai avancé prudemment de peur de ce que j’allais rencontrer. Cette tension redescendait lorsque je discutais avec les nombreux PNJ. Le doublage est vraiment en demie teinte. A tire d’exemple j’ai trouvé que des personnages comme Throgmorton avait plus de charisme que Charles Reed lui même. En revanche, le travail d’écriture est à saluer. De nombreuses lignes de dialogues s’enchaînent mais ne se ressemblent pas et forment un tout cohérent. Contrairement à The Devil’s Daughter, toutes les affaires à résoudre vous conduiront petit à petit vers votre but initial : comprendre vos visions.

La liberté des choix dans les enquêtes est vraiment un plus non négligeable. Le jeu nous aide que très peu et il faudra compter sur notre talent de détective pour trouver les preuves et résoudre les différentes affaires. Toutefois, les documents nous fournissent assez d’éléments pour avancer, même dans le niveau de difficulté le plus élevé.

En revanche on notera le manque de petites fonctionnalités que l’on trouve dans tous les « open world » qui se respectent comme l’affichage d’une mini carte sur l’ATH. Il est énervant d’ouvrir la carte via le touchpad (d’autant plus que ça rame systématiquement) pour savoir où aller surtout lorsque l’on se déplace en bateau.

test the sinking city carte

Enfin je ne saurai que trop vous conseiller d’utiliser le déplacement rapide. Pour cela vous devez trouver des cabines téléphoniques disséminées un peu partout et interagir avec elles ensuite pour vous déplacer.

Une recette qui coule ?

On ne va pas se mentir, The Sinking City pêche beaucoup sur sa réalisation technique. Les bugs de collision, la lenteur de l’affichage de la carte, le clipping et l’aliasing causent du tord au jeu. De plus, en voulant proposer des combats trop complets (craft, roue des armes, arbres de talents), Frogwares s’est perdu dans des réalisations approximatives qui viennent dénaturer le jeu, et sa progression.

Mais par ailleurs, le studio ukrainien s’est largement inspiré de ce qu’il savait faire de mieux avec notamment son expérience sur les épisodes de Sherlock Holmes. Et tant mieux car dans The Sinking City, cela fait mouche, avec l’univers Lovecraft en prime. Les développeurs ont su également apporté des nouveautés qui sont à saluer. Avec en tête l’ambiance lourde et pesante d’Oakmont (avec météo dynamique), tout en respectant fidèlement les codes d’un univers lovecraftien.

Malgré un doublage en demie teinte, la qualité du scénario et de l’écriture nous donne envie d’en savoir plus sur les mystères de cette ville. Pendant mes heures de jeu je suis passé de la peur à la frustration de certaines phases de gameplay tout en étant exciter d’en apprendre plus.

Si vous avez aimez les jeux Sherlock Holmes et que vous aimez Lovecraft, je vous conseille fortement de jouer à The Sinking City.

test the sinking city conclusion

Les plus :

  • Liberté dans les enquêtes
  • Les missions annexes
  • L’esprit Lovecraft
  • L’ambiance lourde et flippante d’Oakmont
  • La météo dynamique

Les moins :

  • Les combats trop rigides
  • Trop peu de munitions
  • La fuite quasi impossible
  • Doublage très moyen et inégal
  • Charles qui manque de charisme
  • Les décors des appartements se ressemblent trop
  • Pas de mini carte affichée
  • La réalisation technique pas au point
13/20

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